Vous avez un proche incarcéré ?
Oui, toute personne détenue (prévenue ou condamnée) peut recevoir des visites. Il faut cependant que la personne qui souhaite rendre visite obtienne un permis de visite.
Pour les personnes incarcérées non jugées définitivement, seul le magistrat saisi du dossier de l’information est habilité à délivrer les permis de visite pour les prévenus. Il faut donc adresser une demande écrite de permis de visite au juge d’instruction en joignant au courrier deux photos et une photocopie recto / verso de la carte d’identité ou du titre de séjour. A ce stade, seuls les membres proches se voient octroyer un permis (parents, enfants, frères et sœur).
Pour les détenus condamnés, le chef d’établissement est responsable de la délivrance des autorisations de visiter. Il faut lui envoyer un courrier demandant un permis de visite, indiquant le lien de parenté avec le détenu, ainsi qu’une fiche familiale d’état civil, une photocopie de sa pièce d’identité ou de son titre de séjour et deux photos. Si le détenu condamné est hospitalisé dans un établissement public, c’est le préfet qui est compétent pour accorder les permis de visite.
Le juge d’instruction peut refuser sans justification, d’accorder un permis de visite aux personnes n’appartenant pas à la famille du prévenu. Mais, il ne peut pas refuser de permis de visite aux membres de la famille au-delà d’un mois après le placement en détention provisoire, sauf en prononçant une décision écrite et spécialement motivée par les nécessités de l’instruction.
La décision du juge d’instruction peut être contestée dans les dix jours après sa notification, par les membres de la famille, devant le président de la chambre de l’instruction, lequel devra statuer dans un délai de cinq jours par décision motivée insusceptible de recours.
La décision du chef d’établissement peut être contestée par un recours soit hiérarchique par courrier RAR près le directeur régional de l’administration pénitentiaire, soit contentieux dans un délai de deux mois à compter de la décision de rejet.
La durée maximum de la visite pour un prévenu est de 30 à 45 minutes, et pour un détenu elle peut varier entre une à trois heures.
Oui, mais à condition d’être accompagné par un adulte lors de la visite.
En principe, les condamnés sont autorisés à téléphoner au moins une fois par mois, à leurs frais, aux membres de leur famille, à leurs proches qu’ils soient ou non titulaires de permis de visite ainsi qu’à leur avocat.
La fréquence, les jours et les heures d’accès à un poste téléphonique ainsi que la durée de la communication sont fixés par le règlement intérieur de l’établissement pénitentiaire.
Le chef de l’établissement pénitentiaire peut refuser ou retirer l’autorisation de téléphoner pour des raisons de sécurité et de prévention des infractions pénales ou pour des motifs liés à l’intérêt des victimes.
Les détenus peuvent écrire sans limitation à toute personne de leur choix et recevoir des lettres de toute personne, en principe.
En ce qui concerne le prévenu, le juge peut interdire toute communication pendant une période de dix jours, renouvelable une fois. Le prévenu peut toutefois communiquer avec son avocat.
Pour les personnes condamnées, il est possible pour le chef de l’établissement d’interdire la correspondance avec certaines personnes autres que les membres de la famille.
La correspondance est soumise ou non au contrôle en fonction de son destinataire. En principe, les lettres peuvent être lues tant à l’arrivée qu’au départ. Les lettres des prévenus sont également transmises au juge saisi du dossier. Les lettres échangées avec l’avocat reste secrètes.
Le détenu peut recevoir de l’argent mais il ne peut pas en détenir. En effet, tous les moyens de paiement (carte bleue, chéquier ou argent liquide) sont retirés dès l’entrée en prison. L’argent du détenu (les sommes dont il dispose à son arrivée en détention, celles qu’il reçoit de ses proches, d’un organisme public, d’associations d’entraide, ou celles qu’il perçoit comme rétribution d’un travail) sont toutes affectées sur un compte ouvert à son nom en détention : le compte nominatif.
Il est possible d’apporter des vêtements à un détenu, vous n’avez pas besoin de permis de visite pour apporter les vêtements. Il faut prendre attache avec la maison d’arrêt pour connaître les horaires de dépôt de linge.